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Mise en garde contre les fausses loteries

A la suite de nombreuses plaintes émanant de pays européens et des Etats-Unis, un réseau d’escroquerie a été démantelé en Espagne. Des loteries fictives ont abusé des consommateurs français.

Entre le 1er janvier 2007 et le 31 mai 2008, la DGCCRF a reçu une vingtaine de plaintes, pour un préjudice financier variant de 900 à 24 000 euros par personne et une soixantaine de signalements de consommateurs à l’encontre de fausses loteries espagnoles du type La Primitiva ou El Gordo (société Santa Lucia).

Dès la fin du mois d’avril 2007, dans le cadre de la coopération transfrontalière, l’Instituto National del Consumo (INC) de Madrid a accepté de centraliser toutes les plaintes ou signalements des consommateurs français envoyés par la DGCCRF et de les transmettre à la police nationale espagnole.

Une escroquerie de grande ampleur

L’objet des récriminations ? Une organisation, sise en Espagne, envoyait chaque jour des milliers de lettres en Europe (France, Allemagne, Royaume-Uni…) et aux Etats-Unis qui informaient faussement le récipiendaire qu’il avait gagné le premier prix de la Loterie nationale espagnole. Pour pouvoir encaisser son prix, « l’heureux élu » devait verser de substantielles sommes d’argent au titre de taxes et frais divers. Leur montant pouvait varier entre 900 et 90 000 euros, selon le degré de solvabilité que les escrocs découvraient ou supposaient chez leur victime.

Les enquêteurs de la Brigade de délinquance économique espagnole (UDEF) ont procédé à des perquisitions dès qu’ils ont pu localiser les appartements utilisés par l’organisation. Ceux-ci étaient situés à Madrid et dans huit municipalités de sa périphérie. L’opération lancée par l’UDEF a permis, en avril dernier, l’arrestation de 87 personnes de nationalité nigériane, accusées d’une escroquerie avoisinant les 170 millions d’euros.

Une arnaque bien huilée

Le mode opératoire des escrocs était simple, immuable. Dans un premier temps, un envoi massif (évalué à 15 000 lettres par jour) vers le monde entier, principalement par voie postale, d’un document personnalisé dans lequel on indique au destinataire qu’il a été sélectionné au hasard, parmi des milliers de personnes, pour participer gratuitement à un tirage au sort de la Loterie espagnole.

Dans un second temps, l’organisation informe les destinataires que leur bulletin de participation a été tiré au sort et qu’ils sont les gagnants d’une somme d’argent considérable, variant entre 600 000 et 3 millions d’euros. A titre de justificatif, le courrier est accompagné d’une ribambelle de cachets officiels, logos de sociétés bancaires et de compagnies d’assurances – le tout naturellement falsifiés. Afin de faciliter l’encaissement, l’organisation dispose de plusieurs numéros de téléphone que la victime doit appeler pour indiquer la forme dans laquelle elle souhaite recevoir son argent.

D’après les enquêteurs, sur les 15 000 lettres envoyées quotidiennement, il suffisait que 20 à 30 personnes tombent dans le piège pour que l’opération soit très rentable pour les escrocs. L’opération prenait fin lorsque la victime ne pouvait plus payer les sommes demandées ou quand elle prenait conscience d’avoir été bernée.

Des plaintes sous-évaluées

Jusqu’à ces derniers temps, les enquêteurs n’auraient reçu que 1 200 plaintes, représentant un préjudice de 20 millions d’euros, ce qui équivaut à un préjudice moyen de 18 000 euros par personne. Le nombre de plaintes paraît largement sous-estimé. Nombre de victimes n’osent pas reconnaître qu’elles ont fait preuve d’une grande « naïveté » et se taisent. D’autres pensent que leur action, rendue compliquée par l’éloignement géographique, risque de n’être qu’un coup d’épée dans l’eau.

Plus de 60 000 lettres, environ 200 ordinateurs, des téléphones portables et une grande quantité de documents et de cachets falsifiés auraient été saisis par la police lors de ses perquisitions.

Le 17 avril dernier, 28 premiers détenus ont comparu devant le juge qui a décidé leur maintien en détention.

Il importe de mettre en garde les consommateurs contre de telles pratiques.

Il est précisé que tous les jeux de l’Etat espagnol sont gérés par des établissements officiels établis en Espagne et ne faisant aucune promotion ou commercialisation de ces jeux à l’étranger. Les gains de la loterie espagnole sont toujours libres d’impôts et de frais.

Des informations complémentaires sur le sujet sont disponibles en français sur le site de l’Institut national de la consommation espagnol.

1 Commentaire

  1. DELORME

    N’EST IL PAS TROP TARD POUR PORTER PLAINTE MERCI

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